1915 : Des roses de Picardie pour les “Poilus” de Treillières

1Cimetière de soldats français en Picardie

Le 3 août 1914 la France glisse dans une guerre qu’elle n’a pas vraiment voulue mais à laquelle l’opinion se résigne persuadée qu’elle sera courte et bien sûr victorieuse.

Ce jour-là Pierre-Marie Duflanc a quitté Treillières dans la carriole qui emmène les recrues de la commune vers les casernes de Nantes. A son frère venu l’accompagner à la Poste de Gesvres, et avec qui il écrasait des pommes la veille, il déclare qu’il sera bientôt de retour pour  boire le cidre nouveau et fêter la victoire. Le 28 août il était tué sur le front de la Somme. 78 autres hommes de Treillières (nés ou domiciliés sur la commune en 1914) allaient, comme lui, mourir dans cette terrible guerre dont 21 sur le seul front de la Somme. Un front que nous allons parcourir, mettant nos pas dans ceux des soldats de  Treillières dans la terre de Picardie.

2Pierre-Marie Duflanc avec son cousin homonyme quittent Nantes le 5 août. Après avoir combattu dans les Ardennes et participé à la bataille de la Marne ils sont envoyés avec leur régiment à l’Est d’Albert, dans la Somme, pour y arrêter l’ennemi qui marche sur Paris. Après de très violents combats le front se stabilise, fin septembre, sur une ligne Hébuterne – Maucourt et n’en bougera pas, malgré des tentatives de percée en 1915, jusqu’au 1e  juillet 1916. (Voir, un peu plus loin la carte des champs de bataille de la Somme)

           

Déjà pour les Treilliérains le bilan est lourd sur ce front de la Somme : en un mois 8 ont été tués à Péronne, Fricourt, Ginchy. Il s’agit encore d’une guerre de mouvement faite de charges d’infanterie avec l’appui de l’artillerie dans une campagne nue.

Le 28 août le 265e RI, où combattent les deux cousins Pierre-Marie Duflanc, a pris position sur une ligne de plusieurs kilomètres, de part et d’autre du village de Ginchy. A 9h 30 l’ennemi attaque, après une violente préparation d’artillerie. Les tirailleurs français répliquent mais certains tirs, trop courts, tombent sur quelques sections du 5è Bataillon déstabilisant la ligne du 265é RI qui entame un repli. Bientôt c’est l’artillerie française qui est à son tour anéantie par celle de l’ennemi. Les soldats du 265é RI doivent donc se replier sans protection et subissent de lourdes pertes : 110 à 115 combattants français sont tombés à Ginchy le 28 août 1914 dont les deux cousins Duflanc.

3La photo est prise devant l'endroit où se trouvait l'artillerie française. Les Allemands étaient en position devant les arbres que l'on aperçoit à l'horizon. Les soldats du 265e RI les attaquaient quand ils ont été atteints par les obus français.

Les jours suivants, les Allemands, maîtres du terrain, demandent aux villageois de ramasser les corps répandus sur le champ de bataille et de les placer, en guise de tombeau, dans une fosse à betteraves située à proximité du village de Guillemont. Après la guerre les familles des soldats disparus à Ginchy-Guillemont élevèrent un monument où elles purent venir se recueillir devant une sépulture dont on ignore combien elle abrite de soldats.

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Le monument élevé en mémoire des soldats tombés à Ginchy
avec les noms des deux cousins Duflanc

Un mois plus tard, le 28 septembre, à 10 km de là, Jean-Marie Niel et Julien Bernard tombent à l’orée du village de Fricourt.

6C'est ici que tombèrent J-M. Niel et J. Bernard en défendant
le village de Fricourt que l’on aperçoit à l’arrière-plan.

Quand, à l’automne, le front se stabilise sur 750 km de l’Yser à la frontière suisse, à la guerre de mouvement pour envelopper l’ennemi succède une guerre de position. Chaque armée creuse ses lignes de tranchées et de communications, ses abris souterrains, construit ses défenses de surface, installe ses réseaux de barbelés séparant un no man’s land large de 50 à 300 m selon les lieux. Les Allemands occupent les lignes de crête qui surplombent les vallées de l’Ancre et de la Somme où se tiennent l’armée française et l’armée britannique (Anglais, Ecossais, Gallois, Irlandais, Canadien, Australien, Néo-Zélandais, Sud-Africains, Indiens). Une stratégie dite de la percée va prévaloir pendant 3 ans et demi pour rompre le front ennemi.

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1915 est l’année la plus meurtrière de la guerre, l’année des grandes offensives destinées à « percer » mais qui toutes échouent. Sur le front de la Somme et celui de l’Artois l’offensive a lieu en mai-juin. Six Treilliérains y perdent la vie dont 3 à Hébuterne les 7, 8 et 10 juin. L’un de leurs camarades, le Nantais Léon Jost, a laissé un long récit de cette bataille. En voici un extrait concernant les 7 et 8 juin :

 

« Lundi 7 juin 1915 :

Arrivés au poste de commandement nous prenons sur la gauche le boyau qui conduit à La Signy et le spectacle change subitement ; c’est alors l’horreur du combat.

Nous avançons au milieu de la fumée des explosions et de la terre qu’elles soulèvent en nuages. Le sol est couvert de débris de toutes sortes. Sacs éventrés laissant courir sur le sol leur contenu : vivres, effets, linge, paquets de lettres, des musettes déchirées, des cartouchières ouvertes, des baïonnettes tordues et des fusils brisés.

Mais horreur ! Voici des jambes arrachées, là l’une d’elles collée le long du boyau, là les deux d’un homme dont le corps et la tête ont disparu, volatilisés. Plus loin des morceaux de chair informes, des effets sanglants. On passe en enjambant, puis on se couche pour éviter les obus qui tombent dans le boyau même à quelques mètres en avant ou en arrière, soulevant des masses de terre qui retombent sur nous en nous aveuglant au milieu du fracas des explosions et des hurlements des blessés.

On se relève… on repart… courbés en deux pour ne pas dépasser l’abri des remblais. Puis l’horreur recommence. Voici encore un homme complètement coupé en deux et dont les entrailles sortent, un autre qui a la tête broyée, d’autres cadavres encore méconnaissables, hachés, épouvantables. On passe par dessus, en avant, toujours vers le centre du combat.

8C'est dans ce paysage aujourd'hui paisible,
noyé de brume, que se déroule le récit de Léon Jost.

Pourtant le feu semble encore augmenter d’intensité. Les obus pleuvent partout, des camarades tombent. A un moment, juste comme je repars en avant après m’être collé le long de la paroi pour éviter un obus, un autre éclate entre l’homme qui me précède et moi et un énorme morceau d’acier passe en ronflant et s’enfonce dans la terre tout près de mon visage. Une demi seconde et j’avais la tête coupée…

Peu de temps après on quitte le boyau principal pour aller s’entasser dans une parallèle près de la première ligne et chacun s’accroupit au fond en attendant un nouveau bond en avant… Pendant des heures longues comme des siècles il faudra rester là, sans bouger, attendant les obus qu’on entend venir de loin avec un bruit d’avalanche et qui éclatent dans la parallèle çà et là au nombre de 4 à 5 par minute. Rien n’y manque, ni les obus percutants, ni les fusants plus redoutables encore qui éclatent dans la tranchée et au-dessus, ni les marmites de 105, ni même des calibres plus gros encore sous le choc monstrueux desquels la terre tremble au loin…

Chaque instant ce sont des cris, des hurlements de blessés que domine le fracas assourdissant des explosions… . Un obus à 10 mètre de moi laboure la tranchée soulevant un nuage de terre et de fumée d’où s’échappent des cris, puis la poussière retombée, laisse voir 5 cadavres dont 3 ensevelis parmi lesquels les deux frères Leroux. Un autre encore qui frappe le caporal Le Floch et deux autres hommes, faisant 8bisvoler jusqu’à mes pieds un paquet d’intestins. D’autres et d’autres encore après l’explosion desquels des hommes courent dans la tranchée au hasard, couverts de sang, fous et portant dans leurs yeux égarés l’horreur dont ils viennent d’être les témoins….

Lorsque nous arrivons à l’entrée de la nouvelle tranchée que nous devons occuper… il y a un temps d’arrêt. Je demande aux hommes ce qu’ils attendent. Ils me répondent que c’est Robert et Laroque qui viennent d’être tués, qu’on ne peut passer sans être obligés de les piétiner et que personne ne veut cependant les monter sur le parapet. Enfin, voyant que je les presse quelqu’un se décide et monte les deux corps sur le bord de la tranchée où ils vont rester près de nous toute la nuit.

A ce moment j’aperçois Mascré à plat ventre sur le pré, la tête allongée entre ses bras et frappant le sol de ses deux pieds. Je le crois d’abord blessé et lui frappe sur l’épaule. Il lève la tête, me regarde avec des yeux égarés et je vois alors qu’il pleure à chaude larmes… Enfin il se calme, je l’oblige à quitter cet endroit où il est follement exposé et à descendre dans la tranchée. Il me raconte alors qu’il était assis près de Laroque, son inséparable camarade. Ils causaient quand un obus tombant dans la tranchée lui brise son fusil entre les mains et sous ses yeux fracasse le crâne de Laroque l’ouvrant en deux comme une noix que l’on brise…

Puis, peu à peu, la crise nerveuse se calme et il s’allonge près de moi dans l’étroite tranchée haute de 50 cm où je vais passer cette interminable nuit serré entre lui, Mascré, secoué tout le temps de sanglots et de crises nerveuses, et Guihard tremblant de tous ses membres et claquant des dents. Et quelle lente et terrible nuit sous ce bombardement d’une intensité dont rien ne peut donner une idée….

Et cette menace annoncée d’avance, cette mort qu’on entend venir, qui va frapper, qui frappe formidablement, qui ne vous touche pas pour cette fois mais qui, dans quelques secondes, un nombre exact que je connais et que je compte mentalement, va frapper à nouveau, c’est cela que nous avons supporté pendant une nuit entière. Comment la raison peut-elle résister à une épreuve semblable ? En tout cas il me souvient que, par instant, j’ai cru que l’abrutissement total, la folie allait venir. Il me semblait que ma tête se vidait et que toute faculté était abolie, sauf celle de compter les secondes entre chaque coup et de me dire que, puisque je n’étais pas touché au dernier, c’est que j’avais au moins quinze secondes à vivre…. ».

« Mardi 8 juin 1915

Avec l’arrivée du jour le bombardement diminue un peu d’intensité ; le ravitaillement en profite pour nous faire parvenir du vin, un quart chacun. C’est le seul liquide pris depuis la veille au soir.

9Enfin sur les 8 heures on reçoit l’ordre de mettre sac au dos et de s’apprêter à sortir de la tranchée. L’objectif qui nous est assigné est la ferme de Toutvent qui est bien en arrière des lignes allemandes… Notre premier bond doit nous conduire à l’ancienne tranchée de première ligne allemande mais il faut pour cela traverser en biais un large espace découvert sur lequel nous allons certainement être pris par des feux d’enfilade partant des tranchées à droite et à gauche. Du reste lorsque la 1ère et la 2è section s’élancent on ne conserve aucun doute à ce sujet car immédiatement les balles commencent à siffler et l’on voit aussitôt des hommes tomber. Aussi lorsque le tour de la 3è section arrive je remarque un peu d’hésitation parmi ceux qui m’entourent. C’est alors que, conscient moi aussi du sort qui m’attend, je m’élance par-dessus la tranchée en criant : « En avant, c’est pour la France ».

10En ce matin brumeux d'octobre 2012 on aperçoit difficilement la ferme (reconstruite)
de La Signy sur la crête à gauche. Le bosquet d'arbre à droite est situé à l'emplacement de la ferme de Toutvent.

Tout de suite les balles sifflent autour de moi comme des abeilles.. Les fusants labourent le sol et font comme de petits volcans qui se soulèvent un peu partout tandis que les percutants éclatent dans l’air de tous les côtés…chaque pas en avant me semble incompréhensible aussi, bientôt, je n’essaie même plus de courir et je me contente, mon fusil à la main, de marcher dans la direction indiquée. Enfin voici la tranchée allemande, ou du moins ce qu’il en reste car elle est entièrement labourée et nivelée par notre artillerie. Je m’y jette à côté de l’adjudant Jousse et c’est à ce moment-même qu’un 77 éclatant dans la tranchée tue un homme que je vois sauter en l’air à trois mètres de moi et que je suis touché par un éclat à la jambe… ».

Tiré de « Un dernier tour en ville…Léon Jost », présenté par Jean Bourgeon et Michel Jost, Editions de l’Albaron, 1991

11Au pied de la butte de Toutvent 3 cimetières (2 britanniques au premier plan
et 1 français plus loin à gauche) rappellent la violence des combats.

Les Treilliérains tombés à Hébuterne appartenaient comme Léon Jost au 65e RI de Nantes. Les hommes de ce régiment, comme tous les combattants, alternaient une semaine dans les tranchées  suivie d’une semaine de repos à l’arrière. Pour eux c’était à 10 km au sud des tranchées de première ligne à la ferme de Cairfaye. Parmi les nombreuses photos réalisées par Léon Jost en mai 1915 en voici quelques unes auxquelles nous avons rajouté des clichés des lieux en cet automne 2012.

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Les cuisines en plein air à Clairfaye ;
le hangar de gauche a aujourd'hui disparu

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La ferme de Clairfaye aujourd'hui
(C’est devenu un gîte rural)

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Le repas dans la prairie près des tentes

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La prairie derrière la ferme de Cairfaye

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Moment de détente dans la prairie

17La bataille est pour ce soir. Les poilus du 65e RI
écrivent aux être chers pour les rassurer

En 1916 les Etats-Majors français et britanniques ont prévu une grande offensive sur le front de la Somme. Mais l’attaque allemande sur Verdun oblige les généraux français à transférer une partie des troupes basées en Picardie vers la « fournaise de Verdun » (Joffre). Ce sont surtout les Britanniques, épaulés par quelques régiments français, qui vont devoir mener l’offensive face à une armée allemande qui les attend de pied ferme sur des positions extrêmement bien fortifiées.

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Parmi les soldats britanniques qui périrent se trouvaient les "pipers" sonnant la charge à la tête de leurs unités en soufflant dans une cornemuse. A Longueval ce "piper" sortant de la tranchée est situé face au poilu du monument aux morts local.

L’attaque est lancée le 1e juillet à 7 h 30 par l’explosion de mines placées sous les lignes allemandes qui ouvrent d’énormes cratères comme ici à La Boisselle.

20abLe cratère de La Boisselle photographié par Léon Jost en 1919. Les 27 tonnes d'explosifs propulsèrent les débris jusqu'à 1200 m d'altitude.

21 (2)Le cratère de La Boisselle aujourd'hui

Le premier jour de l’offensive est catastrophique du côté anglais : 58 000 hommes sont mis hors de combat dont 20 000 tués.

A Beaumont-Hamel, le 1er juillet les Canadiens du régiment de Terre-Neuve, à peine sortis de leurs tranchées, sont pris sou le feu des mitrailleuses allemandes. Une demi-heure plus tard ils ne sont plus que 68 valides. Aujourd’hui un monument commémoratif surmonté d’un caribou domine le site où tranchées et trous d’obus sont encore visibles.

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Le champ de bataille
de Beaumont-Hamel
(octobre 2012)

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Il faudra 3 mois de combats acharnés pour reprendre la butte de Thiepval fortifiée par les Allemands.

 

La nécropole de Thiepval: sur les plaques de marbre blanc en bas du monument sont portés les noms de 72 205 soldats britanniques tués dans la Somme.

A Longueval, ce sont les Sud-Africains qui sont chargés de reprendre le bois de Delville tenu par les Allemands. Le 15 juillet 3153 hommes partent à l’assaut. Le 20 juillet, lors de la relève, il n’y a que 142 survivants.

 

Le bois de Longueval vu depuis le monument où sont inhumés les cousins Duflanc à Ginchy

 

 

 

 

 

 

La nécropole de Longueval: mémorial national sud-africain

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du 1e juillet à la mi-novembre 1916, Britanniques et Français ont progressé au mieux, selon les endroits, de 12 km. 1 200 000 hommes ont été mis hors de combat pour un effectif total de 3 000 000.

 

 

Couronnes de coquelicots artificiels dans un mémorial de Thiepval

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur les tombes fraîchement creusées, épargnées par la mitraille, des coquelicots ont poussé en cet été 1916. Un poème est né et la fragile fleur rouge est devenue pour les Britanniques le symbole des soldats morts dans la Somme. Les Français ont choisi eux le bleuet qui continuait à pousser dans les terres ravagées des tranchées, rare témoignage de vie dans ces champs de bataille où règne la mort.

 

 

 

 

Aujourd'hui le coquelicot est devenu un argument touristique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Six Treilliérains ont laissé la vie dans cette offensive de la Somme. Le sergent Alexandre Renaud tombe à Sailly-Saillisel le 10 novembre. Son corps a été déposé à la nécropole de Rancourt édifiée en 1920. Elle contient 11 422 corps de soldats français tombés de 1916 à 1918 sur le front de la Somme. 3930 reposent dans des tombes individuelles (126 n’ont pu être identifiés). Les 7492 autres corps reposent dans 2 ossuaires (2316 n’ont pu être identifiés). Près de la nécropole française de Rancourt se trouvent aussi une nécropole britannique et une nécropole allemande.

 

La chapelle de la nécropole française de Rancourt.

Sur les plaques commémoratives à l'intérieur: le nom d'Alexandre Renaud

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cimetière derrière la chapelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1917 le front de la Somme connaît une certaine accalmie. Le commandement allemand décide d’un repli général de ses troupes sur la « ligne Hindenburg » (Arras – Soissons) pour économiser 70 km de front et 8 divisions. Ce repli stratégique lui permet de préparer une nouvelle offensive sur la Somme.

            Elle commence le 21 mars 1918. Très vite les tranchées françaises et britanniques bombardées et gazées par surprise cèdent. Les Allemands progressent rapidement. Le 28 mars ils sont aux portes d’Amiens où les alliés parviennent à les arrêter. Une contre-offensive commence alors, soutenue par les Américains. Elle sera victorieuse le 11 novembre 1918.

           

Dans cette contre-offensive 6 Treilliérains tomberont dans les départements voisins de l’Oise et de l’Aisne à l’été 1918. A l’automne ils ne cueilleront pas les fruits de la victoire. Aujourd’hui des roses de Picardie fleurissent leurs tombes.

 

 

Roses sur des tombes françaises et britanniques en Picardie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chanson « Les roses de Picardie » a été écrite en 1916 en Angleterre. Au départ c’est une chansonnette sans lien direct avec la bataille de la Somme. Mais du fait des événements de Picardie cet été là elle prend une résonnance particulière et acquiert très rapidement une valeur symbolique qui en fait un succès populaire en Grande-Bretagne puis en France. Beaucoup plus tard Yves Montand adaptera de nouvelles paroles sur la musique du refrain ; musique qui servira d’accompagnement au film « L’été meurtrier » de Jean Becker en 1983 : une histoire d’amour qui finit mal et qui n’a de commun avecc l’été 1916, autrement plus meurtrier, qu’une rengaine.